Tout a une fin. Je suis les péripéties de Nephael depuis l’année 2011. Mais à l’époque, j’avais été fasciné au point de remonter jusqu’aux premières publications sur son blog 5 ans plus tôt. Aujourd’hui, j’ai la nostalgie de la jeune femme qui dansait en sous-vêtements sages sur un pont enjambant l’autoroute du côté de Montbéliard. Elle était toute jeune, pleine d’énergie et de joie de vivre. Caissière dans un supermarché, elle arrondissait ses fins de mois avec son site, sur lequel elle partageait bien davantage que des photos et vidéos érotiques. Elle racontait ses coups de cœur et de gueule, ses joies et ses peines, ses animaux, rats, furet, chien Perceval. Dans ses cam shows, elle dialoguait avec ses fans, elle était vive et spirituelle, prompte à la répartie et jamais avare de confidences. Elle ne promettait rien, mais partageait des vidéos de plus en plus chaudes au gré de ses envies.
Puis la fille d’à côté a corsé ses prestations, et plus elle a évolué vers la pornographie pure et dure, plus elle s’est éloignée de ses admirateurs. L’appât du gain et la professionnalisation ont supplanté l’excitation de l’exhibitionnisme. Nous ne sommes plus aujourd’hui d’excitants voyeurs, mais nous devrions être des mâles en rut écervelés et envoutés, prêts à multiplier les abonnements à des contenus répétitifs voire indigents. Jusqu’à nous vendre dans une bande-annonce une scène d’anthologie avec trois hommes, qui en définitive était totalement fictive. Alors oui, j’ai la nostalgie de la jeune fille de Montbéliard, jolie et sincère. Mais je déteste la sensation d’être mené par le bout du nez. Tout a une fin, et nous y sommes.